Le développement durable est une conception du développement qui s’inscrit dans une perspective de long terme et en intégrant les contraintes écologiques et sociales à l’économie. Il est important de prendre en compte le développement durable dans sa stratégie d’entreprise afin d’évoluer dans un environnement qui permet de limiter son impact tout en continuant à se développer durablement.
Pourquoi miser sur l’économie circulaire ?
L’économie circulaire consiste à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets. Ce modèle repose sur la création de boucles de valeur positives à chaque utilisation ou réutilisation de la matière ou du produit avant destruction finale.
Elle nécessite de progresser dans plusieurs domaines :
– L’approvisionnement durable
– L’écoconception
– L’écologie industrielle et territoriale
– L’économie de la fonctionnalité
– La consommation responsable
– L’allongement de la durée d’usage des produits
– L’amélioration de la prévention
Qu’est ce que l’écologie industrielle et territoriale ?
Selon l’ADEME, L’écologie industrielle et territoriale (EIT) est un levier pour mobiliser les acteurs de terrain en faveur de la transition écologique. Elle se concrétise par la mise en commun volontaire de ressources par des acteurs économiques d’un territoire, en vue de les économiser ou d’en améliorer la productivité.
Ecosystème productif, l’écologie industrielle et territoriale est l’une des composantes territorialisées de l’économie circulaire.
L’écologie industrielle et territoriale peut se décliner selon deux modalités :
- Des synergies de substitution qui portent sur la valorisation et l’échange de matière et d’énergie entre entités.
- Des synergies de mutualisation qui reposent sur des approvisionnements communs, des services communs et des partages d’équipements ou de ressources.
Elle s’adresse ainsi tant aux acteurs publics en charge du développement territorial, qu’aux entreprises en recherche de performance économique, sociale et environnementale, et à l’ensemble de la société civile qui doit réinterroger ses besoins et ses modes de production et de consommation..
Une stratégie opérationnelle et collaborative :
L’objectif de l’EIT est d’encourager la dynamique collaborative et la mise en place d’actions concrètes et partagées. Ces actions, aussi appelées « synergies », relèvent de différents types :
- Partage et mutualisation : mutualiser des biens, des ressources ou des services, et ainsi réaliser des économies d’échelle et diminuer certains impacts environnementaux de l’activité économique. Exemples : gestion des déchets, réutilisation des eaux pluviales, gardiennage, restauration collective, crèches, plan de déplacement inter-entreprises, partage de véhicule…
- Échange de flux : valoriser les externalités émises par certaines entreprises par d’autres entités voisines. Exemples : eaux industrielles usagées, chaleur, déchets, co-produits…
- Création de nouvelles activités : les échanges de flux peuvent nécessiter la présence d’activités d’interface pour permettre la valorisation des sous-produits, le développement de produits ou de services, la gestion d’une ressource commune…
Quelles sont les étapes de la démarche :
Comment initier la démarche :
L’ADEME accompagne les collectivités et les groupements d’entreprises souhaitant se lancer dans une démarche d’EIT en cofinançant une étude de préfiguration pour déterminer les conditions de réalisation de la démarche. L’objectif de cette étude de préfiguration est de bien préciser les enjeux et les caractéristiques du territoire, en identifiant les différents acteurs en présence et en analysant les forces, faiblesses et opportunités.
Une fois cette étude réalisée et si elle est favorable, alors il est nécessaire d’avoir un poste d’animateur pour lancer la démarche. Véritable facilitateur, l’animateur créera des liens de confiances entre les acteurs afin de faire émerger des synergies. Pour cela, l’ADEME peut financer un poste d’animateur d’une démarche EIT pour 3 ans.
Mettre en oeuvre la démarche et l’animer :
Le lancement de la démarche passe par un événement comme : l’atelier inter-entreprises, piloté par l’animateur EIT, qui réunit les entreprises et leur permet d’échanger volontairement sur certains de leurs flux, et donc d’identifier rapidement des synergies potentielles. Cet atelier est précédé d’une phase de mobilisation des entreprises, s’appuyant sur les partenaires, via du mailing, phoning, visites, etc. Cette approche, plus dynamique, ne doit pas être considérée comme suffisante car les nombreuses pistes identifiées lors d’un atelier n’aboutiront pas systématiquement.
Au-delà du lancement, tout l’enjeu pour l’animateur consiste ensuite à faire émerger des concrétisations de synergies en accompagnant les entreprises. Pour cela, l’animateur doit renouveler régulièrement des temps d’échanges collectifs (groupes de travail thématiques, enchères, visites, …) pour maintenir la dynamique. Enfin, il peut également s’appuyer sur l’expertise d’acteurs locaux pour faire avancer certaines synergies complexes (laboratoires, centres techniques, DREAL, bureaux d’études, solutions providers, etc.).
Évaluer et pérenniser la démarche :
Lorsque des synergies ont été concrétisées, il est important que l’animateur assure leur suivi et leur évaluation en termes de bénéfices environnementaux, économiques et d’emplois. Néanmoins on constate qu’actuellement peu de démarches EIT font l’objet d’un reporting systématique. Pourtant des logiciels de reporting existent pour aider à faciliter la récupération de données, tel que le logiciel ELYPSE proposé par OREE
De plus, la pérennisation de la démarche et de son modèle économique est une question cruciale pour le devenir de la démarche, et doit si possible être réfléchi dès le lancement de la démarche. En effet, les animateurs EIT sont généralement co-financés sur fonds publics (ADEME, Régions, collectivités locales, …) sur des durées de 3 ans, il est donc nécessaire qu’à l’issue de ce délai la démarche d’EIT ait pu construire son modèle économique et évolué au maximum vers de l’auto-financement.
Mettre en oeuvre la démarche et l’animer :
Pour se maintenir dans le temps, une démarche d’EIT doit évoluer et s’enrichir :
-
- de nouvelles entreprises, pour faire émerger de nouvelles synergies
- de nouveaux partenaires, pour élargir le type d’acteurs mobilisés (exemple : cible agricole…)
- de nouveaux territoires, en interagissant avec des démarches d’EIT voisines
- d’une nouvelle gouvernance.
Les avantages d’une stratégie EIT :
Pour les entreprises :
- Économies d’échelle (achats groupés, collecte de déchets mutualisée…)
- Réduction des coûts de transport et de traitement des déchets
- Nouvelles sources de revenus (vente de sous-produits)
- Compétitivité et innovation
- Amélioration de l’image de l’entreprise
- Création et consolidation d’emplois locaux
Pour les collectivités :
- Réduction des impacts environnementaux et de la consommation de ressources naturelles
- Création d’activités, de filières et de services
- Renforcement de l’ancrage territorial avec une valorisation des ressources locales
- Développement de l’attractivité du territoire (offre de services/complémentarités)
- Création et consolidation d’emplois locaux